L'apprentissage se fait surtout par observation des adultes et est facilité par la vie en meute. Le jeu est primordial : les louveteaux s'attrapent et se mordent naturellement au museau, à la gorge, à l'épaule... zones qui seront les cibles principales des morsures sur les proies.
La première étape lors de la chasse est le repérage de la proie. Il est effectué à l'odeur (le plus fréquent), par surprise (proie trouvée par hasard) ou par suivi des traces de la proie. Lorsqu'elle est localisée, le loup tente de s'en approcher au plus près sans se faire repérer. Il se déplace furtivement, tous les sens en alerte, les oreilles et le museau pointés en avant, pattes fléchies et corps proche du sol, à contre-vent.
Une fois que le loup est repéré, il y a confrontation proie/prédateur et la proie peut réagir de 3 façons différentes :
- elle fait front : ce cas est assez rare (proies de grande taille) mais efficace car le loup stoppe rapidement son attaque en général ;
- elle fuit : cas le plus fréquent et cette réaction déclenche immédiatement la poursuite ;
- elle reste immobile : l'immobilité de la proie semble avoir un effet inhibiteur du comportement de chasse du loup.
Si la proie fuit, le loup se lance immédiatement dans la poursuite. Le démarrage est crucial (phase "d'approche précipitée") : si la proie réussit à distancer rapidement le loup, il a peu de chances de la rattraper alors que s'il arrive à se rapprocher d'elle, il sera en mesure d'attaquer.
La poursuite s'effectue ensuite sur plusieurs centaines de mètres. Si les loups sont distancés, ils abandonnent rapidement. Les poursuites sont généralement rapides et de courte distance. Dès que le loup abandonne, la proie s'arrête pour l'observer afin d'économiser ses forces en cas de besoin d'une nouvelle fuite si une nouvelle attaque est lancée.
Le loup chassant en fuite, les attaques se font plutôt sur l'arrière-train. Pour les grosses proies comme l'élan ou le bison, la chasse présentant des risques importants, les loups peuvent blesser l'animal puis l'attaquer de nouveau lorsqu'il est affaibli.
La mise à mort est l'étape suivante. Elle est généralement rapide pour les petites proies. Le loup court à côté de la proie et lui inflige des morsures à la gorge ou à la nuque. La morsure violente provoque dans certains cas un arrêt cardiaque (un choc violent peut perturber le rythme cardiaque) ou brise la trachée ou la nuque.
Pour les proies plus grosses comme le cerf ou le sanglier adulte, plus dangereuses, les loups les déséquilibrent en s'agrippant à différentes parties du corps ou en les harcelant jusqu'à épuisement. Une fois l'animal à terre, la mise à mort est rapide. Dans certains cas, un individu s'agrippe au museau de la proie : des études sur les rats ont montré que lors d'une telle prise le cerveau sécrète une substance qui calme l'animal.
Les stratégies de chasse des loups varient en fonction des proies prédatées, du climat, de la topographie... Certains loups sont même capables d'utiliser des éléments de leur environnement en conduisant les proies vers des clôtures, des barres rocheuses, des rivières...
DérochementBien que les loups ne chassent en général que le nombre de proies qui leur est nécessaire pour survivre, il est possible d'observer dans certaines conditions un phénomène de surchasse appelé "surplus killing" ou "over-killing". C'est notamment le cas des hivers très enneigés pendant lesquels les ongulés ont du mal à s'échapper, leurs pattes s'enfonçant dans la neige. La majorité des cas de surplus killing sont cependant observés sur des troupeaux domestiques. Ils s'expliquent par le comportement de chasse inné du loup qui tue chaque fois que c'est possible, son taux de réussite étant très faible, de l'ordre de 10 à 15%. Lorsqu'il se met en chasse, il en résulte toute une série de comportements jusqu'à la mise à mort. Une fois que la proie est tuée et que le mouvement cesse autour de lui, le loup commence à la manger et le comportement de chasse s'arrête. Les troupeaux domestiques, contrairement à la plupart des espèces sauvages, se regroupent pour fuir en cas d'attaque au lieu de se disperser. Alors que la harde de cerfs s'éclate lors de l'attaque, les moutons fuient ensemble dans un mouvement de panique ; il y a donc continuité de mouvement et le comportement prédatoire du loup peut continuer à être stimulé. Ce phénomène peut aussi s'observer sur des proies sauvages grégaires comme le renne ou le caribou. On observe le même type de comportement lorsqu'un renard entre dans un poulailler.
En montagne, ces pertes peuvent encore être aggravées par la topographie escarpée qui est alors un facteur d'augmentation du nombre de victimes pendant une attaque. De plus, il peut arriver qu'une meute revienne se nourrir sur la même carcasse. Si les loups sont dérangés pendant la consommation de la proie ou si la carcasse est manipulée ou déplacée, ils ne reviendront pas et devront attaquer à nouveau pour manger.
Dans certains cas un loup ou une meute peut se spécialiser sur une proie. Cette spécialisation est liée à plusieurs facteurs : le nombre d'individus de la meute, le chevauchement des habitats respectifs proie/prédateur, l'abondance et l'accessibilité des proies, la probabilité de rencontres avec la proie, la densité ou la biomasse relative d'une proie potentielle, la probabilité de succès de la chasse, le risque de blessure, la profitabilité de la proie, les conditions environnementales.



BONNE JOURNEE
Les animaux agissent par instinct, pas dans un objectif déterminé. Ils tuent afin de survivre. L'homme, lui, détruit pour le plaisir. Il tue pour s'amuser.
«Essaie de voir la lumière à travers les obstacles»

«Le plus beau sentiment de bonheur est lorsqu'on est heureux parce que l'on a rendu quelqu'un heureux»
La faculté de tomber amoureux est une propriété de l'être humain. La séduction est un héritage qui nous vient directement des animaux.

Nous pouvons détruire les animaux plus facilement qu'ils ne peuvent nous détruire : c'est la seule base solide de notre prétention de supériorité. Nous valorisons l'art, la science et la littérature, parce que ce sont des choses dans lesquelles nous excellons. Mais les baleines pourraient valoriser le fait de souffler et les ânes pourraient considérer qu'un bon braiement est plus exquis que la musique de Bach. Nous ne pouvons prouver qu'ils ont tort, sauf par l'exercice de notre pouvoir arbitraire. Tous les systèmes éthiques, en dernière analyse, dépendent des armes de guerre.
mon-album-de-loups, Posté le mardi 26 août 2014 17:52
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